GENÈVE : OUVERTURE DU PAVILLON DE LA DANSE

Freitag 11.06.21
de: Corinne Jaquiéry

Cela aurait pu être une maison de la danse, mais ce sera un Pavillon de la danse. Première salle dédiée uniquement à la danse, elle s’est enfin ouverte à Genève ce printemps.

Après plus de 20 ans d’attente et des mois de confinement, la détermination de toute une profession a fait éclore un lieu potentiellement nomade qui accueille désormais des danseurs locaux, nationaux et internationaux.


L’ouverture officielle publique était prévue pour le 24 mars 2021 avec « infini » de Boris Charmatz, mais elle n’a finalement été possible qu’à fin mai dans les conditions sanitaires idoines exigées par la Confédération. « Ce pavillon est l'aboutissement d'un périple de plus de vingt ans ! C'était très étrange de l’ouvrir alors que les théâtres étaient fermés », note Anne Davier, codirectrice du lieu avec la chorégraphe Cindy van Acker. « Le Pavillon est un bel espace au cœur de la cité. Il est composé d’une salle de spectacle, d’une petite salle polyvalente pour des rencontres et des activités de médiation, d’un centre de documentation ouvert au public avec des livres, revues et vidéos consacrés à la danse, de bureaux administratifs et d’un grand foyer avec un bar. La construction compacte, légère, sans sous-sol, a été conçue pour être démontée et déplacée si besoin, sans laisser de trace de son passage. »


Selon Anne Davier, la danse a souffert intrinsèquement de la pandémie. « Avec la danse, nous nous soucions de la proximité des autres, du toucher, nous nous soucions d’être entourés par une communauté d’artistes, de partager notre souffle ! Ils sont essentiels à la danse. Cette crise nous a privé pendant près d’un an non seulement d’ouvrir nos maisons aux publics, mais touche les pratiques et identités des danseuses et danseurs. » Elle se réjouit d’autant plus de pouvoir offrir un programme original et innovant qui rassemble plusieurs artistes.


En 2019, « Ceci est une rencontre » jetait des ponts entre musiciens et danseurs d’exception réunis par Marthe Krummenacher lors de cinq soirées performatives. Pour marquer l’installation de l’ADC dans le nouveau Pavillon de la danse, ce collectif prend possession des lieux jusqu'au 20 juin 2021 et mène plus loin encore ses explorations. Martha Krummenacher, danseuse genevoise, lauréate du prix de danseuse exceptionnelle de l’Office fédérale de la culture, reconduit l’expérience avec seize invités aux talents d’improvisateurs avérés. Dans l’esprit de la Judson Church, une famille artistique habite un espace, lui prête une âme, animée par le désir d’expérimenter.


Le Pavillon devient maison de création, de gestation, d’essai, d’échec, de rêve, où infusent les idées en toute liberté. Multipliant les moments d’échange et de partage, les artistes se nourrissent de leurs recherches, invitant parfois le public à les rejoindre, pour partager des après-midis avec l’équipe « en travail ». « Investir le Pavillon, c’est aussi étirer le temps de l’improvisation. », souligne encore Anne Davier.


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